Délibération adoptée par le conseil municipal de Parpeville le 16 juin 2015
Délibération adoptée par le conseil municipal de Parpeville le 16 juin 2015 dans le cadre du projet
MAIA EOLIS - Le Mont Hussard à Origny Sainte Benoite
MAIA EOLIS - Le Mont Hussard à Origny Sainte Benoite
2015/13
– Avis
sur l’autorisation d’exploiter un parc éolien sur le territoire
d’Origny-Sainte-Benoîte
Monsieur
le maire porte à la connaissance de l'assemblée le dossier
concernant un nouveau projet éolien sur la commune
d’Origny-Sainte-Benoîte déposé par la société MET Le Mont
Hussard (MAIA EOLIS).
Monsieur
DOUCY expose à l’assemblée que :
Les
dispositions législatives adoptées le 11 mars 2013 à l'Assemblée
Nationale, (loi BROTTES et autorisation unique), qui ont supprimé
les ZDE (Zones de développement éolien) et la règle des 5 mâts,
font que nos collectivités ne disposent plus de la possibilité de
maîtriser le développement anarchique de l'éolien industriel. Ces
dispositions, adoptées sous la pression du lobby éolien ont livré
nos territoires ruraux à la rapacité des promoteurs, affairistes
souvent plus soucieux de spéculation que d'écologie.
A
cela s’ajoute l'adoption, sans aucune concertation avec les
populations, d'un schéma régional éolien qui prévoit
l'implantation de 1400 machines (2800 MW) à l’horizon 2020 qui
transformera notre territoire en une immense friche industrielle dès
lors que la bulle spéculative générée par cette pseudo-industrie
éclatera.
Les
habitants des zones rurales assistent, impuissants, au massacre de
leur cadre de vie sans pouvoir se prévaloir de droits aussi
fondamentaux que celui de vivre dans un environnement préservé et
respectueux de leur santé. Cette situation apparaît d'autant plus
intolérable qu'aucune justification d'ordre écologique, économique
ou sociale ne permet de légitimer la prolifération de ces machines.
Ce
projet, s'il voit le jour, viendra s'ajouter à la multitude des
parcs déjà construits localement ainsi qu'à ceux dont les permis
sont accordés ou en cours d'instruction. Les nombreuses nuisances
causées par ces machines sont avérées et régulièrement
dénoncées. Cette situation, extrêmement préoccupante, contribue à
la dépréciation de notre environnement, de notre patrimoine
historique et immobilier et porte un nouveau coup à ce qui a fait
l'intérêt de nos villages, à savoir, le calme, la sérénité, la
beauté des paysages. C'est donc à terme, l'existence même de nos
communes qui se trouve menacée par la prolifération incontrôlable
de ces engins.
La
Picardie est l'une des régions de France les plus riche en matière
de monuments historiques. Selon une étude réalisée récemment par l'Insee et le Conseil régional de Picardie, le tourisme représente un chiffre d'affaires de 2 milliards d'Euros et 23 000 emplois dans notre seule région. Les millions d'euros injectés par l’Europe,
l’État et les différentes collectivités dans la restauration de
nombreux monuments aussi prestigieux et emblématiques que Le
Familistère Godin, le château fort de Guise, la basilique de
Saint-Quentin ou l’Église fortifiée de Beaurain devraient inciter
élus et administrations, à s'interroger sur la pertinence de
certains choix.
Ces
sites, situés à quelques kilomètres à peine d'Origny Sainte
Benoite seront en covisibilté directe avec le futur parc.
Si
ce projet est accepté comme tant d'autres dans l'Aisne, il
conviendra aussi de s'interroger sur la pertinence des politiques
menées en matière de tourisme par les communautés de communes et
les crédits considérables consacrés par le Conseil Général de
l'Aisne pour faire la promotion d'un département où il ferait bon
vivre.
Dans
le dossier d'Origny Sainte Benoîte, comme dans d'autres projets de
la région, les intérêts particuliers d'une minorité peuvent-ils
prévaloir sur le quotidien de milliers de personnes et compromettre
l'économie de tout un territoire ?
Est-il
logique que les populations concernées par ces projets n'aient pas
été consultées par référendum
comme cela devrait se faire dans toute démocratie digne de ce nom ?
L’implantation
des 4 machines projetées ajoutées aux 7 déjà accordées va
représenter le détournement de 55 000 m2 d'excellentes terres
agricoles qui vont venir s’ajouter aux milliers d'hectares déjà
accaparés au
niveau national par cette industrie au détriment de l'agriculture
Française.
L'éolien
industriel n'a pourtant aucune justification économique, sociale ou
écologique.
Dénoncée,
à juste titre, comme une vaste fumisterie par le sénateur Jean
GERMAIN, l'industrie du vent ne créé pas d'emploi localement. Par
contre elle porte un grave préjudice à de nombreuses filières dont
celles du tourisme, mais aussi l'agriculture et le bâtiment.
Contrairement aux idées reçues, elle ne procure que très peu de
ressources complémentaires aux zones d'accueil qui sont pour
l'essentiel des communes rurales alors que la dépréciation de
l'environnement et de l'immobilier a pour conséquence une réduction
de l'assiette fiscale. En raison de la fuite des populations, une
baisse des dotations de l’État et la réduction de la taxe
d'habitation sont constatées dans les communes qui ont succombé au
mirage éolien. C'est donc un marché de dupes qui est proposé à la
commune d'Origny Sainte Benoite.
D'un
point de vue technique, tant qu'il n'existera pas de dispositif
capable de stocker de très grandes quantités d'électricité, les
énergie intermittentes ne constitueront en aucun cas une solution de
substitution à l'existant et ne pourront donc pas remplacer les
centrales thermiques ou nucléaires.
L'éolien,
à l'origine d'une production erratique, intermittente et très
modeste fournit, au final, une énergie extrêmement coûteuse dont
le prix doit s’apprécier en tenant compte de nombreuses
externalités. (Construction de nouvelles lignes haute-tension,
backup, compteurs intelligents, etc...). Ainsi, pour la seule région
Picardie, ce sont 6 800 000 € de crédits qui sont dévolus à la
création des infrastructures nécessaires au transport d'une
électricité destinée à être exportée à vil prix. La France
exporte environ 15 % de son électricité. L'éolien
représentait en 2014, 3,1 % de notre production. L'électricité
éolienne est achetée aux promoteurs 82€ le Mwh pour être
revendue sur le marché Spot aux environs de 40 € le Mwh. Comme
cette énergie ne vient pas en substitution, mais en supplément, les
Français subventionnent donc les exportations d'électricité à
raison de centaines de millions d'euros par an.
Le
développement à grande échelle de cette industrie aura de
nombreuses conséquences dans le domaine social, économique et
écologique :
Le
renchérissement du coût de l'électricité aggrave déjà la
précarité énergétique qui impacte plusieurs millions de Français,
en particulier dans nos régions.
L'envolée
du coût de la CSPE, impôt déguisé, destiné à satisfaire
l'insatiable appétit des promoteurs frôle désormais les 15 %
du montant des factures et la multiplication prévue des parcs ne va
faire qu'amplifier ce phénomène ce qui aura des conséquences
dramatiques pour une multitude de ménages en France.
La
compétitivité de nos entreprises, en particulier celles qualifiées
« d'électro sensibles », se trouve déjà menacée par
l'envolée des tarifs. Ce sont des dizaines de milliers d'emplois qui
sont concernés.
L'injection,
prioritaire sur le réseau, de bouffées d'énergie, par nature,
incontrôlables, constitue un risque considérable pour l'ensemble de
la plaque européenne avec de nombreuses conséquences induites. Le
danger d'un black-out général dont les effets seraient absolument
désastreux pour l'ensemble de la communauté européenne est
régulièrement mis en avant par les gestionnaires de réseau.
Ce
danger se trouve amplifié par la fermeture de nombreuses centrales
au gaz de dernière génération (centrales à flux combiné) qui,
alors qu'elles sont très performantes en matière de rejet de co2,
sont abandonnées au profit de centrales au charbon pour des raisons
de rentabilité. C'est le résultat des distorsions tarifaires
induites par les conditions consenties aux producteurs d'énergie
renouvelable sur le marché Spot. Les conséquences de cette
situation, absolument aberrante, sont les suivantes : La France
a vu sa production électrique issue du charbon passer de 13,4 Twh (1
Téra watts heure = 1 000 000 de Mwh) en 2011, à 18,1 Twh en 2012
pour atteindre 19,8 Twh en 2013 (données RTE). En 2014, la part du
charbon n'a reculé que grâce à une réduction de la production
annuelle d'électricité de 10 Twh et à une participation plus
importante du nucléaire de 12 Twh. Dans le même temps, la part du
gaz passait de 30,5 à 23,2, puis 19,5 et enfin 14,3Twh/an.
L'éolien,
dont la part, malgré les sommes colossales consacrées à son
développement n'a fourni de façon intermittente que 3,1 % de
la production nationale.
A
l'instar de ce qui se passe en Allemagne dans le cadre de
l'Energiewende, le déploiement massif de l'éolien, ne peut donc que
contribuer à l'augmentation de la production de gaz à effet de
serre et accentuer notre dépendance vis à vis des énergies
fossiles sans, pour autant, réduire le parc nucléaire.
Pour
faire bonne mesure, il convient de noter que l'installation de ces
machines va permettre aux holdings financières qui en seront
propriétaires de mettre sur le marché des certificats de droits à
polluer. Ainsi donc, on aura sacrifié le bien-être et la santé de
nos populations pour permettre de polluer ailleurs. L'écologie, la
préservation de la planète sont donc devenus des prétextes pour
justifier de juteuses opérations spéculatives au détriment de nos
populations rurales et cela n'est pas tolérable.
Pour
les raisons qui précédent, le conseil municipal, à l’unanimité,
émet un avis défavorable au projet déposé par la société MET Le
Mont Hussard (MAIA EOLIS) sur la commune d’Origny Sainte Benoîte.
Pour
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Contre
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Abstention
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Ne
prend pas part au vote
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