L'Union 28 octobre 2018 Réunion à DORENGT

La grogne s’organise contre le projet éolien, à Dorengt 

Avec stupeur, les habitants ont découvert la semaine dernière qu’un parc de six éoliennes était à l’étude. Ils se sont rendus en masse à la réunion en mairie, vendredi.

Au rang des intervenants, la conseillère régionale Isabelle Ittelet, qui n’a pas mâché ses mots, de même que Jean-Louis Doucy, en quelque sorte «expert anti-éolien», ont animé la réunion, devant un public nombreux.
Les habitants de Dorengt ont du mal à se remettre du choc. Celui d’avoir trouvé, dans leur boîte aux lettres, la semaine dernière, une invitation à une réunion à la mairie. Et cette réunion n’est rien d’autre qu’une discussion sur les éoliennes en projet dans leur village. Problème, certains pensaient que c’était tombé à l’eau, comme Carine Leprêtre, amoureuse de la Thiérache. La native du Nouvion explique  : « Il y a deux ans, on parlait d’un projet d’éoliennes, mais depuis je croyais, qu’il avait été enterré. Donc j’ai été surprise quand on en a reparlé la semaine dernière. » Du coup, lors de la réunion, vendredi, la salle était comble. Jean-Louis Doucy, ex-président de l’ancienne communauté de communes de la Thiérache d’Aumale, a aligné un ensemble d’éléments à l’encontre de ces éoliennes. Il a été convaincant. Toutefois, certains habitants avaient déjà leur point de vue. Comme Cécile Hourier, qui a acheté, il y a une quinzaine d’années une bâtisse à restaurer. Son projet prend forme. Elle qui aurait souhaité mettre en place de l’équithérapie, a commencé son activité de pension de chevaux, entre autres.

« Des éoliennes, ici, cela compromettrait complètement ce que je comptais mettre en place par la suite. L’équithérapie, avec des enfants autistes, par exemple, ce serait difficile, avec les pales bruyantes des éoliennes, toute la journée. Idem pour les chevaux. Ils restent très craintifs, avec un instinct grégaire. Quand ils ont peur, ils fuient. Je pense que ça peut freiner les propriétaires de chevaux ou les cavaliers en promenade, de voir ces grands mats d’éoliennes, jusqu’à 150 mètres, si proches des chemins communaux qu’ils fréquentaient en toute quiétude. » Pour l’heure, les opposants peuvent commencer par écrire leur mécontentement et leur refus du projet dans l’enquête publique qui sera à disposition à la mairie à compter du 14 novembre. C’est ce que compte faire Carine Leprêtre. « Mes enfants aussi vont écrire un mot. Ils ont 8 et 11 ans mais ont bien saisi le problème. On va voir ce qu’on va rédiger, mais c’est sûr ce ne sera pas juste un petit mot, plutôt un vrai topo, oui ! Surtout que nous, on est venus s’installer ici pour le calme, les paysages, la tranquillité. Je ne supporte pas la ville. Alors, vous imaginez, se retrouver avec ça devant sa fenêtre ? Déjà qu’on est une région sinistrée, si en plus, à cause de ça le prix de l’immobilier chute encore… » D’autres, en revanche, des agriculteurs pour la plupart, ne voient pas d’un si mauvais œil l’arrivée, assortie de dédommagements financiers, des éoliennes. C’est le cas de l’un des conseillers municipaux, qui préfère rester anonyme. Mais il serait peut-être prêt à modérer ses intentions : « Oui, j’ai signé une promesse de bail. Mais ce n’est qu’une promesse. Si c’est pour déclencher une guerre au village, c’est sûr que ça n’est pas la peine », tempère cet éleveur de vaches laitières.

 Sophie Ughetto

L’enquête publique dure du 14 novembre au 15 décembre. Elle est consultable en mairie. La mairie est ovuverte le lundi de 9 à 12 heures et de 13 h 30 à 17 heures ; le jeudi, de 13 h 30 à 17 heures et le vendredi de 9 à 12 heures, exceptionnellement fermée les 23 et 28 novembre. Le commissaire enquêteur sera là les 14, 22 et 28 novembre et les 7 et 15 décembre.

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